La randonnée : une question d’équilibre
Plus le temps passe et plus je sais ce dont j’ai besoin pour m’équilibrer. Dans mes vacances, dans mes week-ends ou même dans mes loisirs tout simplement, ce que je recherche c’est une coupure nette, un changement radical. Pour le coup, la plongée sous-marine me permet de quitter un monde pour m’immerger dans un autre, totalement différent. J’ai la chance de vivre en bord de mer sur la Côte d’Azur et à proximité de quelques spots remarquables. Mais pour autant, mes destinations plongées préférées sont souvent éloignées…
Alors, depuis une dizaine d’années, j’ai un plan B pour décompresser et changer de monde en moins de deux. Tout aussi efficace que la plongée en terme de dépaysement et qui peut s’organiser à la dernière minute (ou presque) : la randonnée dans l’arrière pays-niçois.
Voici donc un billet à l’attention des randonneurs hésitants ou débutants parce que les pros sont déjà « loin devant »… Vous y trouverez la liste non-exhaustive des bienfaits de cette activité, le récit de mes deux plus belles victoires en terme de dénivelé et quelques pistes à suivre pour vous évader rapidement mais sûrement.Il y a dans le site d’autres articles encore à découvrir sur des randonnées côtières, ou plus « campagnardes » … Je vous laisse « farfouiller » avec la loupe sur le côté !
La randonnée : des bienfaits de la tête aux pieds
Je me souviens parfaitement de ma première randonnée. Ou plus exactement, de ma première tentative avortée de randonnée… Et Jean-Michel, mon mari s’en souvient aussi : on s’était garé sur un parking, on avait marché quinze minutes, puis une fois au départ (bien raide) de la balade (Le Baou de Saint Jeannet), essoufflée et hors d’haleine, j’avais levé la tête, pris conscience de ce qui m’attendait et j’avais fait demi tour. En râlant !
Ce jour là, si on m’avait demandé mon avis sur la pratique de la randonnée, j’aurais répondu cash : « nul ». Heureusement que Jean-Mi est aussi patient que pédagogue parce que quinze ans plus tard, la randonnée est une activité dont je ne peux plus me passer : complètement accro, je suis !
Comme tous ceux qui ont fait un premier pas, puis qui en ont enchainé des milliers d’autres derrière. Parce que les sensations sont juste jubilatoires mais il faut se donner la peine d’aller les chercher une première fois pour comprendre. Il y a quelque chose de l’ordre du dépassement de soi dans le fait d’emprunter des sentiers pas toujours balisés pour atteindre une ligne de crêtes ou un sommet. Même si on commence par des tous petits sommets. Et ce n’est pas tout : dès que l’on randonne de manière régulière, des effets sur notre physique et sur notre mental se font sentir et nous motivent à recommencer.
Randonner pour le corps
On le sait désormais : l’activité physique est la clé d’une bonne santé
Nous devrions tous marcher une trentaine de minutes chaque jour et à un rythme soutenu. La particularité de la randonnée est qu’elle se pratique sur un un sol irrégulier que ce soit en terme d’amorti (herbe, terre ou pierres) ou en terme de pente (montée, descente ou plat). Comme il faut sans cesse s’adapter à ces modifications, les articulations sont sollicitées en douceur mais en permanence. C’est d’ailleurs un sport particulièrement recommandé aux personnes souffrant d’arthrose pour entretenir leur mobilité articulaire Si comme moi, vous avez une petite faiblesse au niveau des genoux, pensez à vous équiper d’une paire de bâtons. Que l’on parte pour une randonnée de plusieurs jours ou pour une petite balade facile de deux heures, ils sont toujours utiles et en ce qui me concerne, je ne randonne jamais sans eux.
Autre avantage de la randonnée et là, je m’adresse en particulier aux femmes ménopausées qui souffrent notamment d’ostéoporose (diminution du capital osseux) : les microtraumatismes provoqués par la marche favorisent le renforcement du squelette.
Mais la randonnée permet également :
- De lutter contre le mauvais cholestérol,
- Diminuer le risque de développer un diabète de type 2
- Protéger les vaisseaux sanguins
- Minimiser les risques de surpoids : la dépense énergétique est plus importante quand il y a du dénivelé bien sûr et en hiver aussi puisque le corps doit maintenir sa température intérieure.
- De libérer la respiration ce qui peut être très bénéfique pour les asthmatiques
- Et, at last but not least par les temps qui courent, elle renforce le système immunitaire.
Alors, je peux me tromper bien sûr, mais je crois bien que la randonnée est l’un des rares sports qui n’a que des effets bénéfiques sur notre corps. Et, cerise sur le gâteau, elle a aussi un pouvoir incroyable sur notre esprit.
Randonner pour l’esprit
Sans exagérer, il y a des vendredis où je ressens fortement le besoin de partir. C’est une question d’équilibre. Il faut que je me dépense, que je marche et que j’évacue la tension nerveuse accumulée et contenue pendant la semaine. J’ai besoin d’air, d’espace et de silence. J’ai besoin de me reconnecter à la nature, à la pleine nature, aux arbres, aux oiseaux, à la faune et à la flore en général. C’est comme ça que je réveille mes sens et que je prends conscience du miracle de la vie.
Mais il faut aussi que j’atteigne un objectif, que je réalise quelque chose : boucler un parcours, atteindre un sommet, ou parfois juste découvrir un nouveau circuit de randonnée et de nouveaux panoramas.
De plus en plus, j’essaie d’allier randonnée et méditation en prenant conscience de ma respiration mais aussi de l’impact de mes pas sur le sol. Bien sûr, je suis régulièrement assaillie par des pensées qui viennent contrarier ma bonne volonté mais ce n’est pas grave : quelques secondes ou quelques minutes de pleine conscience par-ci par-là, c’est déjà une bonne nouvelle.
Randonnée dans l’arrière-pays niçois : mes plus belles conquêtes
Ces douze dernières années, j’ai fait beaucoup de randonnées dans l’arrière pays niçois. En moyenne, une ou deux par mois. Certaines avaient davantage le rythme tranquille d’une balade en famille, d’autres étaient de véritables grandes randonnées, parfois sur plusieurs jours avec une nuit en refuge.
Difficile voire impossible de vous dire lesquelles sont les plus belles. J’ai presque toujours été surprise et même bouleversée par la beauté des paysages traversés. D’autant que selon les saisons, les paysages sont complètement différents.
Que ce soit en moyenne montagne, en haute montagne et même en bord de mer, toutes les randonnées que j’ai faites m’ont laissé d’incroyables souvenirs. Le Lac de Trécolpas, La Madone des Fenestres, Le Refuge de Nice, La Cougourde, les Lacs des Tavels, les Portes de Longon, le lac Nègre… et tant d’autres !
Mais si je devais n’en citer que deux, je vous dirais : Le Malinvern et le Mounier.
Le Mont Malinvern, une randonnée dans l’arrière-pays niçois qui se mérite
Un sommet presque à… 3000m. Exactement : 2918 m. On n’était pas parti du niveau zéro bien sûr mais d’Isola 2000. Pour autant le dénivelé était tout de même de 880m.
La première partie de la randonnée était plutôt facile et bien balisée. On va jusqu’à la Baisse de Druos et tout le trajet est parfaitement décrit dans le guide Randoxygène. A partir de là, il restait encore 300m de dénivelé et surtout quelques difficultés techniques avant l’arrivée. En effet, certains passages se font en escaladant avec les mains. Assez impressionnant ! Et donc pour moi mémorable.
Une fois au sommet, c’est la double récompense. D’une part ce sentiment fort d’avoir repoussé ses limites et surmonté ses peurs, une victoire sur moi même en somme. D’autre part une vue à 360 degrés et à couper le souffle ou ce qu’il en reste, jusqu’au Mont Viso et au massif des Ecrins.
Le Mont Mounier, une autre jolie randonnée de l’arrière-pays niçois à faire absolument
Le plus haut massif calcaire des Alpes Maritimes : ça, c’est fait ! Un sommet à 2818m mais surtout 1100 mètres de dénivelé avant de l’atteindre : Tu parles d’une victoire !
Sur le parcours, il n’y a pas de difficulté technique particulière, contrairement au Malinvern. L’effort à fournir est plutôt régulier, constant, mais long, très long… C’est aussi dans ces moments là que je mesure ma chance d’avoir Jean-Michel dans ma vie : il trouve toujours les mots pour surmonter la fatigue et les conseils pour gérer mes efforts.
A l’arrivée, c’est magique, presque irréel. Le site est à juste titre, régulièrement décrit comme l’un des plus beaux belvédères des Alpes Maritimes. La roche est noirâtre, le paysage est lunaire et quand la visibilité le permet, on peut voir jusqu’aux sommets de la Corse.
De l’air vite ! Une randonnée dans l’arrière-pays niçois, là, tout prés…
Quand on vit à Nice, on la chance de pouvoir changer d’ambiance et de paysage en très peu de temps. Il n’est vraiment pas indispensable de faire deux heures de route pour commencer à marcher dans la nature. D’ailleurs, les toutes premières balades que l’on peut faire sont sur le littoral ou tout proche de Nice : le tour du Cap Ferrat, du Cap d’Antibes, le circuit du Mont Alban ou encore les Iles de Lérins sont de belles balades faciles à organiser. En faisant mes recherches pour l’écriture de cet article, j’ai re-découvert que le site de l’Office du Tourisme de la ville de Nice proposait une carte des sentiers du littoral et des randonnées urbaines. Je vous joins ici, le lien vers le site.
A peine un peu plus loin mais pas trop tout de même, le plateau de Caussols fait partie de mes randonnées préférées. Moins d’une heure de route, on peut l’improviser un dimanche matin au petit déjeuner et rentrer en milieu d’après midi, avec le sentiment de s’être reconnecté à l’essentiel.
Le Parc Naturel des Préalpes d’Azur offre aussi la possibilité d’un dépaysement total sur une seule journée.
Plus loin, plus haut et plus difficile aussi : les Lacs de Vens dans la vallée de la Haute Tinée. Plus de 1000 m de dénivelé et 6 à 7 h de marche mais une tarte aux myrtilles qui vous motive comme jamais !
Quelques derniers conseils avant de vous laisser partir en randonnée dans l’arrière-pays niçois :
Le tourisme pédestre a le vent en poupe et c’est tant mieux pour la planète. Mais même s’il s’agit d’une activité à la portée de tous ou presque, une randonnée se prépare. Cela est valable sur le littoral, dans le moyen pays ou en haute montagne. Avant de partir en balade, je vous recommande vivement de consulter des sites tels que Randoxygène, Visorando, la Fédération Française de Randonnée, ou même l’Office du Tourisme du village où vous séjournez. Il est important de se renseigner sur : le niveau de difficulté, les kilomètres à parcourir (donc le temps moyen que la Rando prend au minimum), la météo, le genre de parcours pédestre (boucle ou aller-retour), la présence ou non de balises, l’existence d’un sentier… etc. Et ne vous surestimez jamais, au contraire !
Pour certaines randonnées, il est même recommandé de faire appel à des accompagnateurs professionnels. Parfois, ce peut être pour des questions de sécurité évidentes : ce sera par exemple le cas si vous envisagez une randonnée canyoning dans les gorges du Loup ou ailleurs. Et si le parcours contient des passages plus techniques nécessitant des compétence et du matériel spécifique (le Gélas pas exemple peut le nécessiter) . Parfois ce sera pour avoir un maximum d’informations sur le site que vous visitez et je pense notamment aux peintures rupestres de la Vallée des Merveilles.
Enfin, être randonneur, c’est avant tout respecter la nature. Il peut être tentant, au cours d’une promenade en montagne, de cueillir quelques fleurs ou plantes sauvages. Certaines espèces sont protégées et donc interdites à la cueillette mais même pour celles qui ne sont pas protégées, il ne faut pas oublier que la cueillette est une tolérance et non un droit. Les espaces naturels que nous avons la chance de découvrir sont aussi beaux que fragiles, alors préservons-les !
Et en complément un petit bonus pour une idée supplémentaire de randonnée dans l’arrière-pays niçois !
Si vous ne les avez pas déjà lus, voici les liens vers trois articles dans lesquels je vous raconte quelques une de mes randonnées dans l’arrière-pays niçois et un peu plus loin :
- La Vallée des Merveilles : Casterino est coupé du monde depuis la tempête Alex mais je sais que beaucoup de gens sont mobilisés pour rendre ce hameau de nouveau accessible.
- Le Lac d’Allos dans le Parc National du Mercantour
- Le Col de la Roubine pour une randonnée en raquettes
Et pour d’autres idées illustrées, rejoignez le groupe les randonneurs du 06. un groupe que j’affectionne au bon esprit et source d’inspiration…
2 Commentaires. En écrire un nouveau
Chère Anne,
chacun de tes mini-reportages est un grand bol d’air frais dans ce monde anxyogène.
Il donne du plaisir à lire et du moral pour le lendemain .
En fait c’est un super médicament.
Bises .
Michel MÉRIGOT
C’est gentil et encourageant ;)! Merci !
C’est aussi ce que la rando est pour moi !