La flottabilité, de quoi s’agit- il ?
Selon moi, sinon la première, du moins la plus importante des compétences à acquérir dans la pratique de cette activité hors normes.
Bien sûr tout le monde le sait sous l’eau on est en apesanteur (et vu le poids des équipements et de la bouteille qu’on a sur le dos, c’est tant mieux!)… Ce concept séduisant de flottabilité est a priori tout de même un obstacle de taille à surmonter lorsque l’on est débutant !
Car pour se stabiliser à l’horizontale c’est déjà une aventure en soi !
Pour ne pas couler comme une pierre ou au contraire remonter à la surface comme une bulle c’est aussi tout un poème! Avec à la clef des conséquences qui peuvent hélas être non négligeables.
Ne pas être à l’horizontale en nageant encore ce n’est pas trop grave, inesthétique mais bénin. On se déplace un peu comme un hippocampe et cela permet de repérer très vite dans une palanquée celui qui est à l’aise et celui qui débute et ne maîtrise pas encore la compétence de la flottabilité.
Couler à pic, c’est déjà plus embêtant car il y a toujours le risque de descendre trop bas, plus bas que prévu. Mais une bonne réaction, un peu d’air dans les poumons ou le gilet, un bon coup de palmes et le problème est réglé.
En revanche remonter comme un ballon plein d’air peut avoir de très graves conséquences sur votre santé (surpression pulmonaire et accidents barométriques à la clef, mais nous y reviendrons).
L’idée clef à retenir à ce stade (quand on débute), est que si d’aventure vous remontez trop vite (vous percez « comme on dit dans le jargon »- la surface), il faut avant tout tenter de purger son gilet et vider ses poumons. Et en tous les cas il ne faut surtout pas retenir sa respiration, en expirant au maximum. Il faut ensuite redescendre au plus vite, si la plongée n’était pas terminée et que vous n’avez pas respecté la remontée correctement, mais ça vous l’apprendrez, n’ayez crainte !
Bref maîtriser sa flottabilité est donc crucial.
Pour cela vous disposez de 3 outils : des plombs (passés dans une ceinture ou répartis dans la stab), un gilet stabilisateur (dit « stab » ou jaquette) et… vos poumons ! Surtout vos poumons !!
En clair cela revient à maîtriser son lestage et sa respiration.
Avant toute descente dans les « abysses » vous devrez donc connaître le nombre de kilos de plomb que vous devrez embarquer avec vous pour compenser le fait que votre bouteille une fois vidée vous allez être plus léger. Et compenser l’air contenu dans votre combi aussi (quantité différente en fonction de son épaisseur)… Car ll faut également tenir compte de son équipement (l’épaisseur de la combinaison est un critère important), le lestage sera différent en fonction.
Il en existe en 3, 5, ou 7 mn par exemple et plus la combinaison sera épaisse, plus le lestage sera en principe conséquent, car la combinaison emprisonne une plus grande quantité d’air et vous rend plus léger).
Idem avec la qualité des bouteilles de plongée.
A l’étranger elles sont le plus souvent en aluminium, donc beaucoup plus légères que chez nous, c’est aussi à prendre en compte, croyez-moi. J’avoue avoir négligé ce facteur lors de ma première plongée à Raja Ampat il y a quelques années, et j’ai fini la plongée trop légère, ce qui a été un peu contraignant les dernières minutes.
Connaître aussi le fonctionnement de votre gilet améliorera significativement votre flottabilité et votre stabilisation.
Pour le remplir d’air ou le vider totalement de son air au moyen d’un déflateur et de purges (lentes et rapides, hautes et basses) est aussi essentiel… On a coutume de dire (c’est une vieille méthode plus vraiment au goût du jour, et qui ne vaut qu’aux débuts de la pratique) qu’il faut diviser votre poids par dix pour obtenir le nombre de kilos nécessaires (ex pour 50 kilos, 5 kilos). Mais c’est très loin d’être une règle, et plus vous êtes expérimentés moins le lestage semble nécessaire… A la fin de l’apprentissage nombreux sont ceux qui ne mettent presque plus de poids…
Car ce qui est avant tout primordial pour améliorer votre flottabilité c’est de savoir maîtriser, au cours d’un long apprentissage et de la pratique, surtout de la pratique, l’utilisation du poumon ballast.
En d’autres termes vider vos poumons pour descendre, les gonfler pour remonter, le tout dans un savant dosage qui vous évitera bien des péripéties et vous permettra de maîtriser votre flottabilité.
Tous les débutants pour se stabiliser battent des bras, remuent les jambes et s’agitent en tous sens, finissant par ressembler à des « culbutos » (les gens de ma génération verront très bien quoi je parle, j’invite le autres à consulter google !).
Il faut faire exactement le contraire, être calme, avoir des gestes minimalistes, lents et doser à chaque instant sa respiration sans jamais la bloquer…
Ces quelques notions bien présentes à l’esprit avant les premières plongées vous éviteront bien des déboires et des situations où vous risquez de ne pas être à votre avantage (« genre cafard flytoxé ventre en l’air ») !
En tout état de cause, je ne saurais trop vous conseiller de faire un test de lestage en début de plongée… voire en fin de plongée au palier, à 50 bars et immobile…
En gros si en surface en purgeant tout (gilet et poumons), vous vous enfoncez doucement dans l’eau, a priori, le lestage est correct ! N’hésitez pas à le demander à votre dive master, c’est une petite perte de temps pour un grand gain de confort !!
Mais à vos commentaires, je suis curieuse de lire votre méthode pour améliorer cette fameuse flottabilité !