Ce que les débutants oublient en plongée, les erreurs à éviter, les bulles qu’on ne voit pas.
Les premières plongées sont toujours des instants suspendus. La respiration dans le détendeur, la lumière bleue qui filtre, les poissons qui nous frôlent : tout est émerveillement. Mais derrière la magie, il y a parfois des fragilités plus discrètes, moins visibles que les “grandes erreurs” déjà connues des débutants.
Dans cet article, je vous propose de plonger dans ces pièges invisibles, souvent psychologiques ou liés à l’environnement, pour apprendre à les reconnaître… et surtout à les apprivoiser. Revenons ensemble sur ce que les débutants oublient en plongée.
1. La panique sous-marine : le danger silencieux
Erreur de débutants fréquente
Même le plus serein des débutants peut vivre une montée de stress. Une respiration qui s’accélère, un masque qui se remplit d’eau, la sensation de perdre pied… et soudain la panique s’installe.
Conséquence
La panique est l’un des plus grands dangers en plongée. Elle peut mener à une remontée précipitée, à un oubli de consignes vitales, voire à un accident de décompression.
Le bon réflexe
Respirer lentement, se concentrer sur le flux régulier de bulles, se rappeler qu’on n’est jamais seul : un signe à son binôme, une main posée sur l’épaule, et la sérénité revient peu à peu.
Anecdote vécue
Un instructeur me racontait récemment l’histoire d’une élève qui, à peine à 5 mètres de profondeur, avait senti son masque s’inonder légèrement. Un détail pour certains, mais pour elle, c’était suffisant pour déclencher une véritable panique. Sa respiration s’est accélérée, ses gestes sont devenus désordonnés. L’instructeur a posé sa main sur son bras, a croisé son regard et lui a montré le signe de “respirer lentement”. Petit à petit, ses bulles se sont espacées, la peur s’est apaisée. À la fin de la plongée, elle est remontée fière d’avoir surmonté cette première grande épreuve.
2. Les courants et thermoclines sous-estimés
Erreur fréquente des débutants en plongée
Se laisser surprendre par un courant qui nous emporte ou une thermocline (couche d’eau plus froide) qui déstabilise.
Conséquence
Désorientation, fatigue rapide, perte de repères. Un débutant peut paniquer, consommer trop d’air ou se retrouver isolé de sa palanquée.
Le bon réflexe
Toujours demander un briefing précis sur le site, observer les bulles et les particules pour “lire” le courant, et ajuster sa flottabilité. Face à l’océan, c’est nous qui nous adaptons — jamais l’inverse.
3. Tester un nouveau matériel en pleine mer
Erreur fréquente
Acheter son premier ordinateur de plongée, un nouveau masque ou même un recycleur léger… et vouloir l’inaugurer directement en pleine mer.
Conséquence
Mauvais réglages, inconfort, fuite ou mauvaise gestion de l’équipement : tout cela augmente le stress et détourne l’attention de la plongée elle-même.
Le bon réflexe
Toujours tester son matériel en piscine ou sur une plongée simple avant de l’emmener en exploration. L’eau salée n’a aucune patience pour l’improvisation.
Anecdote vécue
Lors d’un voyage aux Philippines, un plongeur débutant avait décidé de tester son nouvel ordinateur de plongée. Pris par l’excitation, il a mal configuré son mode d’air enrichi.
Résultat : son ordinateur a déclenché une alarme au bout de quelques minutes, semant le doute dans toute la palanquée. Rien de grave, mais il est remonté frustré, avec l’impression d’avoir “raté” sa plongée.
Depuis, il conseille à tous les nouveaux venus de toujours apprivoiser leur matériel dans des conditions simples, loin du tumulte des récifs spectaculaires.
4. L’ivresse des profondeurs, même débutante
Erreur fréquente
Croire que la narcose à l’azote est réservée aux plongeurs chevronnés, à plus de 40 mètres.
Conséquence
Dès 20–25 m, certains débutants peuvent ressentir confusion, euphorie ou ralentissement des réflexes. Rien d’exotique : c’est simplement le corps qui réagit à la pression.
Le bon réflexe
Apprendre à reconnaître ces sensations, prévenir son binôme et remonter légèrement si nécessaire. La lucidité est votre meilleure sécurité.
5. La fatigue et le froid négligés
Erreur fréquente
Plonger après une courte nuit, une semaine de travail intense, ou en sous-estimant l’effet du froid.
Conséquence
Essoufflement, tremblements, crispations musculaires, difficulté à se concentrer. La plongée demande un corps reposé et un mental clair.
Le bon réflexe
Bien dormir, s’hydrater, éviter l’alcool la veille, choisir une combinaison adaptée à la température. Le confort physique est la base de la sérénité sous l’eau.
6. Vouloir tout voir, tout toucher, ce que les débutants oublient en plongée, nous sommes des invités
Erreur fréquente
Tenter d’approcher de trop près une tortue, de caresser un corail, de photographier un poisson-lion à portée de main.
Conséquence
Blessures (piqûres, coupures), mais surtout dégradation d’écosystèmes fragiles. Le vrai danger n’est pas toujours visible immédiatement : c’est l’impact à long terme sur la biodiversité.
Le bon réflexe
Observer avec les yeux, jamais avec les mains. La plus belle rencontre est celle qui reste intacte, dans le respect de l’autre.



7. Se comparer aux autres plongeurs
Erreur fréquente
Se dire : “ils descendent plus vite, ils consomment moins d’air, ils vont plus profond…”
Conséquence
Cela mène à l’essoufflement, à la frustration et parfois à des comportements dangereux (forcer l’égalisation, dépasser ses limites).
Le bon réflexe
Chaque plongeur a son rythme, sa morphologie, son rapport à l’eau. La beauté de la plongée, c’est justement cette diversité. Vos bulles vous appartiennent.
Conseils de pros pour rassurer un débutant
Avant la plongée
-
Préparer son mental : un exercice de respiration profonde peut aider à calmer l’excitation et le stress.
-
Vérifier deux fois son matériel : le sien et celui du binôme, non pas par méfiance, mais pour renforcer la confiance mutuelle.
-
Ne pas hésiter à poser des questions lors du briefing, même si elles paraissent basiques. Les moniteurs préfèrent cent fois un plongeur curieux qu’un plongeur silencieux et inquiet.
Pendant la plongée
-
Toujours garder un contact visuel avec son binôme. Un regard suffit souvent à apaiser une inquiétude.
-
Se rappeler que la respiration est la clé : ralentir, souffler longuement, et écouter ses bulles.
-
Ne pas forcer : si une oreille bloque, si la descente est trop rapide, il vaut mieux faire signe et attendre.
Après la plongée
-
Débriefer calmement : parler de ce qui a été difficile, rire de ses maladresses, noter les progrès.
-
Accepter d’apprendre petit à petit : la plongée n’est pas un sport de performance, mais une rencontre avec soi-même et avec l’océan.
Apprivoiser l’invisible et éviter ce que les débutants oublient en plongée parfois
La plongée ne se résume pas aux erreurs visibles, celles qu’on retrouve dans tous les manuels. Elle est faite aussi de pièges subtils, de petits détails qui se glissent entre deux respirations et que seul le temps permet de comprendre.
Être plongeur, c’est apprendre à écouter son corps, son souffle et l’océan. C’est aussi reconnaître que les dangers existent, mais qu’ils peuvent être apprivoisés avec patience et humilité.
Et vous, plongeurs confirmés ou débutants, avez-vous déjà vécu l’une de ces situations invisibles ?
Partagez vos expériences en commentaire — vos bulles pourraient inspirer et rassurer les futurs explorateurs.






2 Commentaires. En écrire un nouveau
Bonjour,
Il est vrai qu’il est rare de lire sur des sites de plongées, les « erreurs » de débutant… que l’on oublie vite après avoir pratiqué. Merci pour ce résumé simple et clair (je vais faire un lien depuis notre site du Baliste Club!).
L’éternuement sous l’eau…. question que l’on se pose, va-t-on perdre son masque et/ou détendeur en éternuant ? Et bien, non, tout reste à sa place et on continue la plongée sereinement !!
Tout à fait exact. C’est fou ce qu’on arrive à gérer sans trop de difficultés au final sous l’eau. Merci pour ce témoignage rassurant pour ceux qui commencent, et stressent. Et pour le lien depuis votre site aussi. A bientôt sur Dans nos Bulles j’espère !