Un sommet décisif pour l’avenir de l’Océan
Quelles sont les avancées du sommet de l’Unoc 2025 à Nice…
Du 9 au 13 juin 2025, Nice a accueilli la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC). Organisé en partenariat avec l’ONU, la France et le Costa Rica, cet événement mondial a rassemblé 64 chefs d’État, 115 ministres et 12 000 délégués représentant 90 % des zones économiques exclusives. Leur mission : renforcer la gouvernance mondiale de l’Océan, en prenant des décisions concrètes face aux urgences écologiques.
La déclaration finale — « Notre Océan, notre avenir – unis pour une action urgente » — marque un tournant. Mais quels ont été les résultats concrets du sommet de l’UNOC 2025 à Nice ? Voici les 5 principales avancées du sommet de l’UNOC à Nice.
1. Accélération de la ratification du traité sur la haute mer, une des avancées du sommet de l’Unoc 2025
L’un des acquis majeurs de l’UNOC 2025 est l’avancée spectaculaire du traité BBNJ (Biodiversité au-delà des juridictions nationales). Ce texte historique vise à :
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réguler les activités humaines en haute mer,
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créer des aires marines protégées internationales,
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encadrer la pêche, le transport et les exploitations minières.
Avant le sommet, 30 États l’avaient ratifié. Grâce à Nice, ce chiffre est monté à 51 ratifications, soit à 9 pays de l’entrée en vigueur du traité, prévue pour janvier 2026. Pour Jean-Pierre Gattuso (CNRS), « c’est une excellente nouvelle pour la gouvernance des deux tiers de l’océan, jusqu’ici sans contrôle ».
2. Engagement renforcé contre la pollution plastique
Autre urgence : les 8 à 12 millions de tonnes de plastique qui finissent chaque année dans les océans. À Nice, 96 pays ont signé la déclaration « Nice Wake-Up Call », un appel fort pour obtenir un traité international contraignant contre le plastique, actuellement en discussion à l’ONU.
Mais cette avancée reste fragile. Les lobbies pétrochimiques et les producteurs freinent toute ambition. « Le plastique vient du pétrole. Les géants de l’énergie font obstacle à toute régulation », alerte encore Jean-Pierre Gattuso.
Cependant, des initiatives locales voient le jour : le réseau Circemed (économie circulaire méditerranéenne) a été lancé à Nice pour promouvoir des alternatives durables à l’échelle régionale.
3. Partenariat Unesco–Plastic Odyssey : des îles classées enfin dépolluées
Parmi les avancées du sommet de l’Unoc 2025 à Nice : un accord inédit signé entre l’Unesco et Plastic Odyssey pour dépolluer les îles classées au patrimoine mondial. Le projet pilote mené sur l’île d’Henderson, dans le Pacifique, a permis de retirer 9 tonnes de déchets plastiques en une semaine avec une petite équipe. Prochaine étape : les îles Aldabra aux Seychelles.
Pour Audrey Azoulay (Unesco), « ces îles sont les réceptacles des crises majeures : pollution, perte de biodiversité… Il est urgent d’agir. »
Ce partenariat incarne une coopération concrète, visible, et reproductible à l’échelle mondiale.
4. Frein à l’exploitation minière des fonds marins
L’extraction des métaux rares dans les fonds marins est une menace croissante. Lors du sommet, la coalition internationale pour un moratoire a gagné 4 nouveaux pays (Slovénie, Lettonie, îles Marshall, Chypre), portant le total à 37 États opposés à cette exploitation. Encore une des avancées du sommet de l’Unoc 2025 à Nice !
Des voix influentes — Emmanuel Macron, Lula, Antonio Guterres — ont pris position pour bloquer ce type de forage en haute mer. Côté privé, la BNP, le Crédit Agricole et la Caisse des Dépôts ont également refusé de financer ces activités destructrices.
Pour Anne-Sophie Roux, activiste océanique : « Cette mobilisation est inédite car elle unit dirigeants, ONG, scientifiques et financeurs».
5. La France en retrait sur les aires marines protégées
Malgré son rôle de pays hôte, la France a déçu sur ce dossier. Alors que le Portugal, la Grèce ou encore la Colombie ont annoncé de nouvelles zones marines strictement protégées, la France se contente d’une limitation du chalutage de fond sur à peine 4 % de ses eaux.
Pire encore, sa définition de « protection forte » autorise encore la pêche industrielle. Pour Jean-Pierre Gattuso, « la France devrait suivre la recommandation européenne : 30 % de protection, dont 10 % stricte. Le chalutage de fond ne devrait jamais être autorisé dans une aire marine protégée. »
Nice a tracé un cap, à nous de le suivre
Le sommet UNOC 2025 à Nice a permis de transformer des intentions en engagements concrets, surtout sur :
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la gouvernance de la haute mer,
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la lutte contre la pollution plastique,
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la protection des zones exceptionnelles,
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et la mobilisation contre l’exploitation des grands fonds.
Mais tout n’est pas encore gagné. La vigilance reste de mise pour que les déclarations se traduisent en actions effectives, que ce soit à Genève pour le plastique ou à l’ONU pour la biodiversité.
La France, en particulier, devra prouver qu’elle peut faire mieux que l’affichage diplomatique, en s’alignant sur les standards internationaux.
Symbole fort : le lâcher de deux tortues marines à Nice
Moment fort et hautement symbolique du sommet UNOC 2025 à Nice : le lâcher de deux tortues marines soignées par le Centre de Réhabilitation de la Faune Sauvage de l’Hôpital Marin d’Antibes. L’organisation du relâcher de deux tortues caouannes le 13 juin 2025, plage de Carras, en présence de Christian Estrosi, a été confiée à l’association Emergence. Les tortues avaient été soignées au CRFS d’Antibes. Ce geste a servi de moment médiatique et pédagogique pour clore la conférence. acte, réalisé sur la plage de Carras en présence de plusieurs délégations, incarne l’espoir d’un océan réparé et met en lumière les efforts de terrain en faveur de la biodiversité. Il rappelle aussi l’importance des acteurs locaux — scientifiques, vétérinaires, associations — dans la lutte contre les effets du plastique, des filets fantômes et de la pollution sonore sur la faune marine.





Ce lâcher a été salué par les Nations Unies comme un geste concret d’engagement, mêlant émotion, pédagogie et action.
Une manière puissante de connecter les décisions politiques à la vie réelle des écosystèmes menacés.`
Se battre pour ça, ça vaut le coup n’est ce pas ?



















