Le baliste cabri (baliste capriscus), aussi connu sous le nom de baliste commun, est une espèce de poissons de la famille des balistidae vivant dans les eaux de la Méditerranée et de l’océan Atlantique.
Bien connu des spécialistes du milieu marin, des biologistes marins et des plongeurs, ils sont aussi devenus tristement célèbres pour leur morsures, et leur comportement parfois agressif.
Il en existe de plusieurs sortes. On en trouve prés de chez nous, en Méditerrannée et j’en ai croisé quelques uns lors de mes plongées locales, tout comme lors de mes plongées en mers chaudes. Je m’en méfie comme de la peste tant j’ai entendu de sales histoires les concernant ! Bref, perso ils me font peur ! Même si en fait ils NOUS considèrent à juste titre comme des agresseurs !
Ce sont nous les prédateurs au final : la preuve, ils sont aujourd’hui menacés (la pêche intensive au baliste a commencé autour des années 60 avant de s’accroitre tout au long du XX ème siècle. Elle a atteint son pic entre 1980 et 1990 dans le golfe du Mexique et dans celui de Guinée, puis entre 1990 et 2000 sur les côtes brésiliennes. Après chaque pic, un effondrement drastique des populations s’en est ensuivi. Ces dernières peinent à s’en remettre même dans les régions ayant tenté de durcir leur législation).
Et bien sûr, du coup, aujourd’hui, le baliste est considéré comme vulnérable par les instances scientifiques.
Ce formidable voyageur pourrait s’éteindre totalement dans plusieurs régions.
Mais qui est vraiment le baliste commun ?
Description
Le baliste cabri a une mâchoire puissante avec des incisives très marquées lui permettant de briser les coquilles d’huîtres et de moules. Ses yeux sont très en retrait par rapport à sa bouche, ce qui lui permet de ne pas se blesser lorsqu’il casse des coquillages.
Il est doté d’épines dorsales très affûtées, qu’il dresse lorsqu’il se sent en danger !
Chez les balistes, on retrouve un condensé de tous les coloris caractéristiques des poissons marins. On passe des couleurs ternes et discrètes des zones tempérées à l’explosion de motifs et de reflets flashy des zones tropicales.
Ces poissons, appelés « poisson gâchette » (Trigger fish en anglais), sont facilement reconnaissables à leur corps ovale compressé. La tête est grande avec une petite bouche mais les apparences sont trompeuses. Cette dernière contient une mâchoire puissante munie de petites dents utilisées pour écraser les coquilles des crustacés et des mollusques.
Les balistes ont un sacré caractère ! Peut-être conscients de cet atout face aux autres espèces, ils sont pour la plupart devenus de véritables « terreurs » des récifs. Territoriaux et combatifs, peu d’espèces viennent se confronter à eux ! Et pas même les plongeurs lol !
L’espèce la plus réputée pour son agressivité est le baliste titan, un habitant des récifs coralliens de la zone Indo-Pacifique. Ce poisson collectionne les anecdotes de morsures, masques brisés et autres déconvenues chez les plongeurs de la région. Lors d’une plongée aux Philippines j’ai fait un gros détour en apercevant un couple se balancer pourtant traquillement au gré du courant, tant leur mauvaise réputation m’avait été abondamment décrite et les avait précédés !
Balistes capriscus, un grand voyageur, un warrior !
Mais revenons à notre baliste de Méditerranée, outre les grandes distances réalisées par les adultes, en particulier pendant la période de reproduction, c’est chez les jeunes qu’un phénomène tout à fait exceptionnel a lieu.
Une fois nés, les petits sont emportés par les courants marins. On dit qu’ils sont pélagiques. Ça n’a rien de rare chez les poissons marins, c’est même le lot de la grande majorité des espèces.
Contrairement aux autres espèces qui retournent rapidement grandir dans les herbiers et coraux à faible profondeur, les jeunes balistes mènent eux une existence nomade pendant 4 à 7 mois. Ils s’abritent alors dans des algues brunes dérivantes en pleine mer.
Voilà qui a de quoi forger leur caractère, et faire d’eux de véritables Warriors !
Le baliste est protecteur, capricieux et territorial, notamment en période de reproduction
Il devient agressif et territorial à maturité…
Après un à deux ans, le baliste atteint sa majorité sexuelle. Après avoir mené une vie d’aventures, l’heure est venue de créer un foyer et de se reproduire. Comme chez les hippocampes ou les blennies, le baliste alevine en couple.
La protection du nid
La femelle réalise un nid dans le sable et s’occupe des œufs, tandis que le mâle protège ardemment sa future descendance. C’est dans ce contexte, et uniquement pour le bien de son progéniture, que le baliste présent en Méditerranée et ailleurs aussi du reste peut infliger des blessures à un intrus trop peu curieux, ou envahissant. La zone que le baliste considère comme son territoire est en forme de cône inversé ou d’entonnoir (la pointe démarrant au nid, vers le haut).
Adopter le bon comportement
Fuir lol ! Oui mais pas n’importe comment ! L’erreur fréquente des plongeurs est de prendre de la distance par le haut, alors qu’il suffit de s’éloigner en restant à la même profondeur, de préférence en faisant face à son poursuivant. En nageant vigoureusement en arrière, et en lui présentant calmement les palmes. Ainsi, s’il parvient à mordre quelque chose, ce sera le plastique des palmes, plutôt que vous ! Le mieux est en tout état de cause de ne pas trop approcher et de le laisser en paix. Mais nombre d’anecdotes qui m’ont été racontées font état de rencontres fortuites où on se retrouve face à son nid bien involontairement !
Redouté des plongeurs le baliste a donc souvent mauvaise réputation
Les balistes sont des poissons caractériels, en particulier en période de reproduction nous l’avons vu. Il n’hésite pas aussi à s’attaquer à des baigneurs qui s’approcheraient de leur nid. Contrairement aux vives, raies et rascasses, ce poisson n’est pas venimeux et se cantonne à de petites morsures, à l’image des grands piranhas. Il est moins virulent que son cousin tropical le baliste titan.
Les morsures et petits coups sont sans danger pour les baigneurs, mais peuvent se révéler problématiques lors de plongées. En effet, il arrive que des balistes cassent les masques de plongeurs aguerris à des profondeurs importantes.
Plusieurs touristes prés de chez nous ont affirmé avoir fait une rencontre assez désagréable dans l’eau près d’une plage de Saint-Raphaël dans le Var : ils ont été mordu pendant une baignade !
Selon Nice Matin , au moins quatre personnes ont été mordues jusqu’au sang alors qu’elles marchaient dans l’eau, près du rivage. Elles évoquent une morsure « vive » et « furtive ». Toutes ont été hospitalisées par mesure de précaution, pour éliminer tout risque d’infection à caractère venimeux.
La même mésaventure est arrivé à un touriste de Toulouse, la semaine dernière sur une plage de Leucate, dans l’Aude. Lui aussi été mordu à trois reprises sur le pied par un poisson. « Si ça saigne, c’est un Baliste ! » (Pascal Romans, observatoire océanologique de Banyuls)
Où le trouve t’on ?
Le baliste commun fréquente les eaux de la mer Méditerranée (côtes sud notamment) et de l’océan Atlantique. Il peut aussi occasionnellement être aperçu dans les eaux de La Manche. Il ne se trouve généralement pas près des zones de baignade, bien que cela puisse arriver et est est parfois confondu avec d’autres types de balistes, vivant sous les tropiques, ce qui entretient une confusion sur son aire de répartition dans les yeux du grand public.
Que dire de son cousin le baliste tropical ?
Le corps est trapu, ovale, compressé latéralement. Avec une grande tête qui représente environ un tiers du corps. La bouche est petite, terminale et dotée de dents fortes. La première nageoire dorsale se compose de trois épines dont une grande, elle est érectile et dissimulée dans un sillon dorsal. Cet ensemble d’épines dorsales constitue un système de gâchette caractéristique de la famille des Balistidae. La deuxième nageoire dorsale est similaire en forme et taille à la nageoire anale qui lui est symétriquement opposée. La nageoire pelvienne se réduit à une protubérance ventrale. C’est un poisson de taille moyenne pouvant atteindre 75 cm de long , il présente le même type de comportement territorial que celui décrit pour son cousin le baliste commun, et en plongée les mises en garde contre lui sont courantes ! Méfi !
3 Commentaires. En écrire un nouveau
C’est vrai qu’il est beau ce poisson ! Pas trop fréquentable apparemment mais bon, l’humain ne l’est pas non plus pour lui, il a appris à se méfier.
Je ne le connaissais pas, merci pour ce bel apprentissage
Il est magnifique ce poisson! J’avoue que je n’y connais rien en poisson et que la plongée reste un vieux non encore assouvi…mais j’adore voir ces poissons dans leur milieu naturel! Il est bien normal qu’il devienne agressif si on s’approche un peu trop de son nid! D’autre serait agressif pour moins que ça! Merci de m’avoir fait rêver!
Merci pour ton passage sur Dansnosbulles ! Et si la plongée te tente il y a plein de conseils et d’anecdotes qui pourront te motiver ! Je vais passer jeter un oeil sur parentzen. Je suis mamie maintenant mais les conseils en matière de zénitude m’intéressent toujours !